La Colline aux Coquelicots

La Colline aux Coquelicots

La Colline aux Coquelicots est le second film d’animation de Goro Miyazaki et il s’agit d’est une œuvre merveilleusement douce et subtile qui nous fait réfléchir à la façon dont le passé peut influencer les décisions que nous prenons. Cette histoire se déroule dans la ville portuaire de Yokohama en 1963, alors que le Japon se prépare à unifier ses cultures avec celles du monde entier. Une jeune étudiante du nom de Umi Matsuzaki vit avec sa famille dans une maison qui surplombe la baie de Yokohama. Sa mère, qui est professeur d’anglais, lui a appris à respecter et à aimer le monde qui l’entoure. Umi est un personnage attachant et courageux, qui se bat pour ce en quoi elle croit.

Le film nous montre le groupe de jeunes qui essayent de sauver leur club de vacances, le Quartier Latin, qui se trouve dans le campus de la ville. Le club est menacé de destruction pour laisser place à un centre de congrès. Umi et ses amis travaillent ensemble pour trouver un moyen de sauver le club et de garder leur patrimoine intact.

On voit que les personnages reflètent la situation politique du Japon à cette époque. Umi et ses amis sont des jeunes qui se battent pour conserver leur identité et leur culture malgré les grandes pressions des puissances étrangères. Ils sont une image de la jeunesse japonaise qui se bat pour conserver sa culture et son héritage malgré la pression de l’Occident.

Le film est à la fois réaliste et poétique. La mise en scène est à la fois subtile et expressive. Les couleurs sont vives et lumineuses, et les paysages sont magnifiques. Il y a beaucoup de moments qui font réfléchir et qui sont très touchants. La musique est également très belle et contribue à créer une atmosphère à la fois nostalgique et optimiste.

Ce que j’aime particulièrement dans ce film, c’est sa capacité à transmettre des messages profonds et les leçons de vie qu’il nous offre. Le film montre que tout peut être accompli si nous nous unissons et que nous prenons nos propres décisions. Il nous rappelle également que nous devons apprendre à accepter les différences et à les apprécier.

En conclusion, La Colline aux Coquelicots est une œuvre merveilleuse et subtile qui nous fait réfléchir sur la façon dont le passé peut influencer nos choix. Il nous rappelle que nous devons apprendre à accepter les différences et à les apprécier. C’est un film qui mérite d’être vu et qui restera longtemps gravé dans nos mémoires.

Le résumé officiel du film :
Yokohama, 1963. Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse deux pavillons face à la baie, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer…
Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier…
Dans un Japon entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.

Un film réalisé par GORO MIYAZAKI.

D’après le manga de Chizuru Takahashi et Tetsuro Sayama
Organisation et scénario de Hayao Miyazaki
Un film produit par Toshio Suzuki
Durée : 1h31
Date de sortie du film au Japon : 16 juillet 2011.
Sortie du film au cinéma en France le 11 Janvier 2012.

La bande annonce :

DVD et Blu-ray : Commander

LA COLLINE AUX COQUELICOTS par Goro Miyazaki, réalisateur :
« J’ai découvert l’histoire de LA COLLINE AUX COQUELICOTS voilà trente ans. À l’époque, j’étais collégien, et depuis ma plus tendre enfance, nous passions tous nos étés dans le chalet de mon grand-père. Sur place, il n’y avait qu’une vieille télévision noir et blanc qui fonctionnait très mal et cette année-là, j’avais emporté trop peu de livres. Ma petite cousine avait apporté le magazine Nakayoshi (« L’amitié ») dans lequel se trouvait la bande dessinée de « La Colline aux Coquelicots ».
« Lorsque j’en avais assez de faire mes devoirs, je le lui empruntais. J’étais d’une nature plutôt rêveuse et contrairement à beaucoup d’autres bandes dessinées de Nakayoshi, j’ai trouvé que le contenu de « La Colline aux Coquelicots » s’adressait aussi aux adultes. J’ai passé toutes mes vacances d’été dans ce chalet et quatre ou cinq étés de suite, j’ai relu « La Colline aux Coquelicots ». Les filles dessinées par Chizuru Takahashi étaient ravissantes, surtout lorsqu’elles étaient tristes. C’est probablement pour cette raison que, malgré les années, je n’ai jamais oublié cette histoire.
« Mon grand-père est né à la fin de l’ère Meiji et voulait être artiste. Après la guerre, pendant longtemps, il a conçu des gravures pédagogiques destinées à sensibiliser les enfants à la générosité, afin de construire un monde pacifique.
Il disait toujours que les enfants bâtissaient le futur. Avec le recul, je crois que mon grand-père a toujours porté en lui l’envie de peindre.
« Son chalet avait été construit alors que j’avais trois ans par un charpentier du coin. C’était une modeste maison de plain-pied. Grand-père voulait en faire son atelier d’été, mais il était extrêmement occupé et n’y allait pas souvent.
Le chalet était principalement habité par ma grand-mère, ma mère et ses soeurs, mes cousins, mon petit frère et moi.
« Avec les problèmes de santé de ma grand-mère, nous y sommes allés de moins en moins. Le chalet est tombé en ruine et a été rasé l’année où je suis sorti de l’université. Mon père a ensuite fait construire un autre chalet, mais je ne m’y suis jamais senti aussi bien que dans celui de mon enfance. Le magazine Nakayoshi était toujours là-bas mais je ne l’ai pas relu.

« Je savais que mon père envisageait avec d’autres d’adapter « La Colline aux Coquelicots » en film d’animation.
Il me semble l’avoir entendu évoquer ce projet avec Toshio Suzuki, qui était jeune à l’époque, et Mamoru Oshii.
Je ne sais plus exactement quand il en a été question, ni même si j’étais alors encore étudiant ou déjà entré dans la vie active. À l’époque, j’étais passionné de moto, de camping et de théâtre de marionnettes. Je trouvais le monde réel bien plus captivant. Je ne m’intéressais plus vraiment aux bandes dessinées et aux films d’animation qui relevaient du
monde imaginaire. Mon père et ses amis parlaient avec enthousiasme d’adapter une bande dessinée au cinéma mais c’était, à mon avis, une pure folie.
« Mes centres d’intérêt ont évolué et à près de 40 ans, j’ai commencé à travailler dans le domaine de l’animation.
Lorsqu’il a été à nouveau question d’adapter « La Colline aux Coquelicots », j’ai d’abord été surpris. Tout le monde m’a expliqué que le film n’avait pas été envisagé plus tôt parce que l’histoire aurait pu paraître désuète. Pourtant, avec les années, le regard porté sur ces sentiments avait évolué, et situer le récit dans le contexte de l’année 1963 lui donnait encore un sens supplémentaire. 1963 est l’année qui précède les Jeux Olympiques de Tokyo. Le Japon connaissait un développement économique remarquable et la génération des lycéens de l’époque est celle du baby-boom.
« J’ai donc commencé à travailler sur le story-board, et lorsque le producteur Toshio Suzuki a vu l’animatique, il m’a fait des remarques qui ont complètement éclairé mon travail en me permettant de trouver le vrai ton de mon approche.
Alors que j’étais d’abord parti sur quelque chose d’assez sombre, je me suis aperçu grâce à lui qu’Umi devait être plus gaie et le rythme plus rapide. À ma grande surprise, le projet est alors apparu sous un jour résolument différent.
« Le dessin créé par mon père pour l’affiche a lui aussi été un élément décisif. Le profil de la jeune fille est étonnamment frais. J’avais totalement oublié l’impression éprouvée lors de ma première lecture de « La Colline aux Coquelicots » et ce dessin l’a instantanément ravivée. J’ai compris pourquoi j’avais ressenti cette admiration et cet attachement pour Umi.
« À partir de là, j’ai commencé à travailler ce projet sans plus aucun a priori, avec un esprit d’ouverture et de fraîcheur.
Comme à chaque fois, j’ai fait de nombreux va-et-vient entre des idées. À force de dessiner, je me suis approché d’Umi et de Shun, et les autres personnages ont aussi commencé à prendre vie. J’avais l’impression que ces enfants étaient les miens. Je suis convaincu qu’il est impossible de réaliser un film si l’on n’en aime pas les personnages. Aucun argument intellectuel ne remplace une affection sincère.
« Alors que nous étions en train de réaliser le film, deux événements m’ont bouleversé. Il y a eu le séisme dévastateur qui a conduit à la catastrophe de Fukushima. Plus personnellement, j’ai aussi perdu une figure bienveillante de ma vie, Seiichiro Ujiie, qui avait connu toute l’ère Showa (1926-1989). Ces deux événements, bien que n’étant pas comparables, m’ont profondément touché et marquent pour moi la fin d’une époque. Ma vision du monde s’en est trouvée changée. J’étais soudain reconnaissant d’être toujours en vie. Le sens du « sentiment amoureux » m’est également apparu sous un jour nouveau.
« LA COLLINE AUX COQUELICOTS a pris une force que je n’avais pas anticipée. Son contexte, la vérité des sentiments de cette jeunesse, trouvaient un écho que le public peut, je le crois, partager. Sereinement, puissamment, ce film m’a appris que le futur est toujours possible et qu’il naît du passé. »

PÈRE ET FILS, AU SERVICE D’UN MÊME ESPRIT
Maître incontesté du septième art, Hayao Miyazaki a écrit le scénario de LA COLLINE AUX COQUELICOTS avant que son fils, Goro Miyazaki, ne se charge du développement et de la réalisation. Ces deux générations
de créateurs ont apporté ce qu’elles ont de meilleur, alliant l’expérience à un regard nouveau. Toshio Suzuki,producteur, commente : « Hayao et Goro ont mis beaucoup d’eux-mêmes dans ce film, et le résultat allie ce qu’il y
a de plus fort chez chacun. Goro a su apporter du réalisme au scénario de son père. Il a insufflé un rythme plus vif à l’histoire, donnant ainsi plus de relief aux sentiments qui semblent s’entrechoquer. Ce que vivent les deux jeunes héros,
leurs doutes, leurs espoirs, va sans doute trouver un véritable écho chez les spectateurs. »
Le traitement du personnage de la jeune fille, Umi, traduit parfaitement l’esprit de cette complémentarité.
Hayao Miyazaki a dessiné l’affiche du film. Il a représenté Umi avec un tablier rayé, mais elle n’est jamais habillée ainsi dans le film. Sur cette affiche, elle a l’aspect idéal d’un personnage presque irréel. À travers sa réalisation, l’approche de Goro Miyazaki est plus réaliste et il lui donne une apparence naturelle même si les sentiments de la jeune fille sont exceptionnellement forts.
L’apport de Goro Miyazaki au jeune personnage masculin, Shun, se situe à un autre niveau. On le remarque notamment pendant le débat très animé entre élèves au sujet de l’avenir du vieux foyer chargé d’histoire.
Le réalisateur fait dire au personnage : « Détruire l’ancien, c’est faire disparaître la mémoire du passé, c’est ignorer le souvenir de ceux qui ont vécu avant nous. » ; « Vous n’aurez pas d’avenir si vous reniez le passé ! » Ces répliques
renforcent l’esprit dans lequel Goro Miyazaki a traité l’histoire. Pour lui, le futur naît du passé. À bien des égards, cette collaboration entre le père et le fils au sein du Studio Ghibli marque aussi un passage de relais de Hayao Miyazaki à Goro Miyazaki.

PARLER DE JEUNESSE À TOUTES LES GÉNÉRATIONS
LA COLLINE AUX COQUELICOTS est un film sur la jeunesse replacé dans un contexte historique qui trouve un fort écho de nos jours. En 1963, dix-huit ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon se relevait miraculeusement. En plein essor économique, les Jeux Olympiques de Tokyo, symbole de la renaissance, s’annonçaient. Les Japonais idolâtraient la nouveauté et détruisaient tout ce qui rappelait le passé. L’industrie et
les inventions modernes étaient partout, modifiant le paysage et le mode de vie. Les villes grouillaient de monde.
Le vacarme des travaux – démolition ou construction – était assourdissant. Malgré tout cela, la mer restait bleue, la nature entourait les cités, le ciel était immense et le monde rayonnait d’espoir. Umi et Shun ont vécu leur jeunesse à une époque où les Japonais voulaient – comme le dit une chanson du film – « marcher en regardant le
ciel » malgré leur pauvreté.
Un des thèmes du film est le secret qui entoure la naissance d’Umi et de Shun, et pour le percer, les deux jeunes gens doivent remonter dans la jeunesse de leurs parents, pendant et après la guerre. Dans ce chaos, un couple adopte un enfant qui a perdu ses parents. Cela n’avait alors rien d’extraordinaire. Le film dépeint la jeunesse de ces personnages à une époque où les gens, face à la pression du monde, se montraient plus tolérants. Pendant
la guerre, l’après-guerre, et pendant le boom économique, à travers la jeunesse de deux générations, se dessine le thème de l’histoire, qui s’écrit à travers les destins de ceux qui la vivent. Le film conduit aussi les spectateurs à s’interroger sur l’époque qu’ils sont en train de vivre.

DES LIEUX FACE À LEUR ÉPOQUE
La maison d’Umi et le lycée où elle étudie avec Shun sont situés sur une colline verdoyante qui domine la mer.
Plus ils montent la route en pente, plus la vue s’ouvre sur le ciel et l’horizon. Il suffit d’imaginer ce décor pour se sentir heureux.
Hayao Miyazaki a créé deux bâtiments chargés d’histoire et de souvenirs qui sont essentiels à la narration et à l’ambiance du film. Le premier est la pension de famille, la Villa des Coquelicots, où habite Umi.
À l’origine, c’était une clinique, mais à présent, la famille d’Umi y réside et loge des pensionnaires dont la jeune fille s’occupe. Au rez-de-chaussée se trouve une salle à manger où tous se réunissent pour prendre leurs repas.
La grand-mère d’Umi habite dans une dépendance. Si la maison est ancienne, elle est soigneusement entretenue.
Son jardin regorge de coquelicots. Au milieu d’un parterre, se dresse le mât sur lequel Umi hisse chaque jour les pavillons maritimes qui reflètent le message qu’elle envoie et ce qu’elle espère.
L’autre lieu clé du récit est un bâtiment construit sur le modèle occidental et appelé le « Quartier Latin ». Il abrite les activités culturelles du lycée, mais son avenir est menacé. Il est question de le démolir. Bien que poussiéreux,
c’est un refuge magnifique et les lycéens y sont très attachés. La scène où Umi et sa soeur Sora y pénètrent pour la première fois ressemble à celle où Alice découvre le pays des merveilles.
Si la Villa des Coquelicots est décrite comme un lieu dédié aux femmes, le Quartier Latin, lui, est présenté comme un royaume d’hommes. La pension n’est habitée que par des femmes – à part le frère d’Umi, Riku.
Parmi les pensionnaires, on rencontre une interne en médecine, une étudiante aux Beaux-Arts et une secrétaire.
Ce sont toutes des femmes indépendantes et pleines de vie, y compris Umi, qui se charge consciencieusement des tâches ménagères.
Dans un genre bien différent, le Quartier Latin abrite des clubs de lycéens qui
pratiquent l’archéologie, l’astronomie, la philosophie, la chimie, la radio amateur, la
poésie moderne, l’éloquence, les mathématiques, ou qui écrivent le journal du lycée.
Ce sont des garçons originaux et gentils, passionnés par ce qu’ils font. L’ambiance y
est bohème et le ménage fait très aléatoirement par des garçons… Les deux lieux ont
en commun d’abriter des gens attachants.
Le film a également pour décor la ville de Yokohama et son port. La Villa des
Coquelicots se trouve aux environs du musée de littérature moderne de Kanagawa.

DES RÉFÉRENCES POUR UNE VÉRITÉ DES SENTIMENTS
En 1963, Goro Miyazaki n’était pas né. Pour se plonger dans l’esprit de l’époque, il s’est donc inspiré des films sur la jeunesse produits par la Nikkatsu, la célèbre société de production japonaise créée en 1912 qui, pendant plus de six décennies, a su créer des oeuvres atypiques tout en étant le témoin des époques traversées. Parmi
ces films, citons BOUTON ROUGE ET FLEUR BLANCHE (1962), LA CHAÎNE DES MONTAGNES
BLEUES (1963), DISPARU SOUS LA PLUIE (1963) et LE MAGNIFIQUE CALENDRIER (1963),
dans lesquels Sayuri Yoshinaga tient à chaque fois le rôle principal. Les personnages se parlent franchement,rapidement, exprimant leurs sentiments sans hésitation.
Cette façon de parler, de communiquer, a inspiré Goro Miyazaki pour LA COLLINE AUX COQUELICOTS où Umi, Shun et les autres protagonistes s’expriment tous de façon directe, sans arrière-pensée, ne fuyant jamais leurs sentiments même lorsqu’ils sont négatifs. En ce sens, l’histoire, comme un exemple, peut donner le courage
de dire simplement les choses que l’on ressent. C’est un bon moyen de retrouver la vérité des rapports humains et le bonheur qu’ils engendrent.
Dans le film, on entrevoit le parc Yamashita, le New Grand Hotel, la tour Marine
Tower, le bateau Hikawa-Maru et la gare de Sakuragicho.

LES VOIX JAPONAISES
Masami Nagasawa prête sa voix à Umi, l’héroïne de 16 ans. Il s’agit de sa première participation à un long métrage d’animation. Junichi Okada prête la sienne à Shun,
le garçon de 17 ans. Il avait déjà travaillé sur LES CONTES DE TERREMER, le premier film de Goro Miyazaki. Lors de l’enregistrement, pour les aider, le producteur Toshio Suzuki
leur a donné quelques clés leur permettant de bien cerner leurs personnages : Umi est directe, Shun est maladroit. Suivant ces directives, Masami Nagasawa a joué le rôle d’une jeune fille forte qui ne cherche pas à séduire, et Junichi Okada a fait de Shun un
garçon gentil, bien que très décidé et téméraire. Autour d’eux, nous retrouvons de nombreux habitués des films Ghibli, comme Keiko Takeshita, Yuriko Ishida, Rumi Hiiragi, Jun Fubuki, Takashi Naito et Teruyuki Kagawa. Il s’agissait toutefois de la première collaboration de Shunsuke Kazama et Nao Omori.
Aoi Teshima, qui chante le thème principal du film, prête sa voix à Yuko, une camarade de classe d’Umi.
Fujimaki – du duo Fujioka et Fujimaki qui chantait le thème principal de PONYO SUR LA FALAISE – prête sa voix au réceptionniste dans le hall de l’immeuble à Tokyo. Goro Miyazaki double le professeur d’histoire…

LA MUSIQUE COMME UN SENTIMENT
La musique et les chansons sont omniprésentes tout au long du film. On entend plusieurs chansons : « L’Été des adieux » – dans une version adaptée pour le film, « Marchons en regardant le ciel », « La chanson du petit-déjeuner
», « Lorsque naît le premier amour », « Lorsque la fleur blanche s’épanouit », « Des vagues d’un bleu profond », « La Vallée de la rivière rouge ». La musique aux accents jazz et pop est signée Satoshi Takebe.
Pour le thème principal, Goro Miyazaki a eu l’idée de choisir Aoi Teshima pour chanter « L’Été des adieux ».
Le réalisateur a fait appel à la parolière Yukiko Marimura, qui a changé les paroles du deuxième couplet pour mieux l’adapter au film, ce qui a donné naissance à la version que l’on entend.
La chanson « Marchons en regardant le ciel », chantée par Kyu Sakamoto, a connu un succès mondial à l’époque
où se déroule l’histoire du film. Sortie au Japon en 1961 et aux États-Unis en 1963 sous le titre « Sukiyaki »,
elle a été première au hit-parade et s’est vendue à plus de 10 millions d’exemplaires, un chiffre colossal. Le film comporte une scène où cette chanson passe à la télévision, sur une idée du producteur, Toshio Suzuki, qui
était adolescent autour de 1963. On l’entend à deux reprises, ce qui n’était jamais arrivé dans un film Ghibli.
Pour son cinquantième anniversaire, cette chanson revit à travers ce film.

Le producteur Toshio Suzuki confie : « Dans les chansons de Kyu Sakamoto, le mot « amour » n’apparaît presque jamais. Les paroles évoquent les tourments ou les blessures que ressentent tous les adolescents. Et même s’il parle
d’amour, il s’agit toujours de sentiments sans retour. Dans « Zuntatatta de Kyu », il nous donne une leçon d’amour.
La fille dont il est amoureux habite une maison blanche en haut d’une colline. Elle a 17 ans. Il sait que chaque jour à la même heure, elle promène son chien, donc il décide d’adopter lui aussi un chien. Ils se saluent régulièrement
et un jour, désespérément, il lui ouvre son coeur. Elle lui avoue alors qu’elle est aussi amoureuse de lui. Cette chanson réchauffe le coeur. »
Le producteur ajoute : « À l’époque, j’étais collégien. Par chance, nous avions à la maison un chien nommé Bell et je me suis empressé de tester cette méthode. Évidemment, les choses ne se sont pas passées aussi bien que dans la chanson. Par la suite, Kyu en a écrit une autre. Il s’agissait de « Marchons en regardant le ciel ». Je suis devenu un de ses fans et j’ai commencé à l’imiter : sa façon originale de chanter, son accent… J’ai acheté ses 45 tours avec le peu d’argent de poche que j’avais et j’ai appris ses chansons par coeur, en les écoutant encore et encore, jusqu’à ce que les disques s’usent. Lorsque je revois mes amis du collège, même encore maintenant, nous évoquons ce chanteur.
Nous nous sommes rendus compte qu’à cette époque, nous chantions souvent ses chansons. Il m’arrive encore de les interpréter à voix haute, tout seul, au volant de ma voiture.
« Avec le recul, je comprends parfaitement pourquoi j’étais fan de Kyu Sakamoto. Il nous a donné du courage.
Lorsque je pense à cette époque, je réalise que nous étouffions dans une société qui contrôlait tous nos faits et gestes.
On empêchait les enfants d’être indépendants, ils étaient surprotégés, ce qui a créé des névroses. L’ère actuelle s’annonçait.
« En 1963, au moment des Jeux Olympiques de Tokyo, Kyu a changé de coiffure et a orienté son registre vers des
chansons moralisatrices. J’en ai été très triste. Nous aurions voulu qu’il continue à chanter des chansons destinées
aux adolescents. J’aimais beaucoup Kyu Sakamoto et ses chansons me sont encore précieuses. Dans le chaos de l’après-guerre, la culture américaine déferlait à travers la télévision. Je n’écoutais que des chanteurs pop américains sans
même m’en rendre compte. Les Japonais chantaient des chansons d’amour qui sonnaient faux. Cela ne nous intéressait
pas. Nous n’aimions pas non plus les tubes américains chantés par les jeunes chanteurs japonais. Kyu Sakamoto
a alors sorti la chanson « Marchons en regardant le ciel ». Quand nous avons su que cette chanson avait été écrite par des Japonais, nous en avons été très fiers. Ensuite, lorsqu’elle a été classée en tête du hit-parade aux États-Unis,
nous étions fous de joie. C’était en 1963. »
« La Chanson du petit-déjeuner » et « Lorsque naît le premier amour » sont interprétées par Aoi Teshima, avec des paroles écrites par Goro Miyazaki et Hiroko Taniyama. Cette dernière a aussi composé la musique
et les arrangements sont de Satoshi Takebe.
« Des vagues d’un bleu profond » est un chant choral auquel participe Aoi Teshima, inspiré du poème de Kenji Miyazawa « To my students ». Le premier couplet a été écrit par Hayao Miyazaki et le second par Goro.
« La Vallée de la rivière rouge » est une chanson que Hayao chantait avec la chorale de son lycée. Goro en a écrit une nouvelle adaptation. Le début de la chanson « Lorsque la fleur blanche s’épanouit » est chanté par Shunsuke
Kazama, qui double Mizunuma.
La musique de Satoshi Takebe joue également un rôle important. Elle rend le film joyeux et crée une ambiance pleine d’espoir. Goro a eu l’idée d’accompagner les scènes graves de musique légère, leur apportant ainsi un second degré qui permet aux spectateurs de les vivre avec recul.
Satoshi Takebe explique : « J’ai souhaité composer une musique qui ressemble à celle que l’on entend dans les classes de musique des écoles, avec de l’énergie et des influences jazz. Je ne voulais pas d’orchestration grandiose, ni de musique
paraissant être interprétée par des professionnels.
Pour ce film, il fallait une musique fraîche,
comme jouée par le club du lycée. J’ai conçu une
bande originale avec des instruments de musique
que l’on peut trouver dans les classes de musique,
principalement le piano, l’harmonium,
le mélodica, par exemple. »

Le compositeur ajoute : « Le film se déroule à Yokohama en 1963. À cette époque, j’étais écolier. Nous manquions de tout mais nous avions beaucoup de rêves. Le réalisateur, Goro Miyazaki, n’était pas né mais il a essayé d’en
retranscrire l’ambiance. L’atmosphère était très différente de celle d’aujourd’hui, en termes de vitesse et de sensations.
Les gens étaient tournés vers l’avenir, avec un côté nostalgique.
« C’est la première fois que je travaille pour un film d’animation. Je suis extrêmement heureux qu’il s’agisse d’un film produit par Ghibli. J’aime beaucoup leurs oeuvres et je les ai même vues plusieurs fois chacune. Je suis toujours
étonné et touché par les messages que contiennent leurs films. En travaillant sur celui-ci, je me suis rendu compte que l’animation m’inspire plus que les films classiques et que mon travail peut vraiment orienter la perception que l’on peut
en avoir. C’est à la fois passionnant et un peu effrayant ! »

UN TABLEAU COMME UN HORIZON
Sachiko Hirokoji, une des pensionnaires de la Villa des
Coquelicots, est étudiante aux Beaux-Arts. Elle habite la
pension de famille d’où la vue est magnifique, ce qui lui
permet de peindre des vues saisissantes de la mer au lever
du soleil. Elle sait qu’un remorqueur passe tous les matins
en répondant aux pavillons U et W hissés par Umi.
Au milieu du film, de sa chambre, au lever du soleil,
elle le cherche des yeux avec Umi. Le tableau de Sachiko
Hirokoji s’inspire de « La ville qui monte » d’Umberto
Boccioni (1882-1916), peintre et sculpteur italien.
C’est une idée de Hayao Miyazaki.

SUBLIMER LE QUOTIDIEN
Dans les films du studio Ghibli, il est de tradition de présenter beaucoup de moments quotidiens – repas, ménage – mais d’une façon inattendue et souvent poétique. LA COLLINE AUX COQUELICOTS ne fait pas exception à la règle et offre de très jolis moments de repas ou de préparation qui en disent long sur les
personnages et leurs valeurs. Le riz bien chaud et les oeufs au plat du petit-déjeuner, le bento du déjeuner d’Umi, les croquettes chaudes vendues par le boucher et le chinchard frit du dîner. Autant d’éléments qui nous donnent
la surprenante impression d’être aux côtés des personnages.
Lorsque les filles débarquent pour faire le ménage au Quartier Latin, repaire poussiéreux des garçons, tous et toutes se mettent à nettoyer ensemble, dépoussiérant ce bâtiment chargé d’histoire. C’est un des moments réjouissants du film.

DVD et Blu-ray :

4 réflexions sur “La Colline aux Coquelicots”

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  2. Un film rempli de la fraîcheur d’une jeunesse,harmonieusement symbolisée par la colline dominant la mer où poussent des coquelicots. Elle s’anime dans un merveilleux tableau impressionniste dont les couleurs séduisent le spectateur et suscite ce bonheur de vivre en incarnant un espoir qui tire des leçons du passé. Un film empreint d’humanisme qui s’ancre dans un réalisme touchant tout en distribuant les symboles forts de la culture japonaise.

  3. l’un de mes film préféré avec « princesse mononoké » et « le voyage de chihiro’

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